Petit
Poisson
Un éclat de l'orage renforce davantage la motivation des nuages gris, remplis d'ivresse de précipite, de barricader le soleil déjà aux abois.
Les rangs bien garnis, sous le deuxième coup de tonnerre que l'assaut est donné. Fulgurantes et folles, la précipitation est telle, que l'imagination cherche ses mots. ça tombe comme des cordes, cette armée pleurant de joie de conquérir et d'envahir.
D'une violente rapidité et d'une adresse rare, les gouttes veulent faire subir leur coup de fouet à tous. Les gros ruisseaux se forment d'un claquement de tonnerre, comme le sang jaillissant d'une artère déchiquetée.
Les quantités s'engouffrent dans l'étang, et d'une guigne fait gicler dehors le tout petit poisson rouge. Il se roule sur le sol glissante et se coincé dans la boue, tout près d'eau mais pas dedans.
Tous cherchent se mettre à l'abri, même les grenouilles.
Une toute verte et vaseuse passe devant les yeux affolés de petit poisson qui la supplie du regard, mais elle continue sa route en proclamant : vous mangez nos enfants, vous en moins, nous serons plus.
Larmes aux yeux, le petit poisson murmure :
Je n'ai que deux semaines, je n'ai jamais mangé d'enfants, je suis un enfant.
Mais la réponse n'a su atteindre l'oreille de la grenouille qui s'éloigne.
La précipitation s'accélère et le son de la musique effrayante d'une armée en marche sur la vie des innocents réveillés par l'éclat de la trompette de l'Apocalypse, s'impose de force.
Le dernier souffle de vie allait quitter le poisson que d'un coup de patte d'une autre grenouille, verte et vaseuse, il se retrouve dans l'eau. Le petit poisson reprend vie, sort la tête et voit la grenouille tracer son chemin en marmottant :
Seul un mauvais pense que tout est mauvais dans un tout.